Configuration des afficheurs de fréquence sur les boîtiers PC.

De nos jours, il n’est pas exclu de changer le processeur de nos belles machines contenant un joli 386, 486 ou Pentium 1 afin de l’upgrader (ou downgrader pour les plus fous).

Or il arrive parfois que malgré cette délicate attention, nous nous retrouvons confrontés à ce magnifique afficheur qui indique maintenant la mauvaise fréquence ou qui n’a pas assez de digits pour afficher la folle fréquence de 133MHz (wahouuu) !

Heureusement, pour les hirsutes que sont ces bons hommes confrontés à ce problème, nous allons vous dévoiler le secret de ces afficheurs !

Revenons dans le passé (pas si lointain, ne me vieillissez pas … s’il vous plait !), quand nous avions des systèmes qui embarquaient des processeurs ayant une fréquence d’horloge faible de type 8086/8088 (cadencés en gros de 5 à 10MHz). En ce temps, puisqu’ils étaient synchronisés avec celle-ci, les logiciels vivaient en parfaite symbiose avec cette fréquence d’horloge des processeurs, et tout allait pour le mieux pour nos chers utilisateurs !

Mais un jour, nous avons vu arriver des processeurs beaucoup plus puissants ! Les 80386 et 80486 sont arrivés à grands pas, la tête haute avec leurs impressionnantes fréquences d’horloge, de véritables bêtes sauvages ! La symbiose entre les vieux logiciels et les processeurs fut brisée, des plantages, des logiciels qui tournaient trop vite, beaucoup trop vite ! Il fallait une solution … Et c’est ainsi que naquit le fameux bouton Turbo !

Ne vous fiez pas à son nom, ce bouton Turbo permettait de désactiver le cache ou abaisser la fréquence du processeur pour « imiter » la fréquence d’horloge d’un 8086/8088 et non pour « Booster » votre machine ! Une fois le Turbo désactivé, vous aviez droit à une machine tellement lente que les logiciels d’antan fonctionnaient de nouveau à merveille… Par contre sur Duke Nukem 3D, c’était une autre paire de manche. Il fallait réarmer la bête qui sommeillait dans votre bécane en l’activant de nouveau pour faire tourner son processeur à sa vitesse optimale !

Sur certains boîtiers équipés de ce fameux bouton, il n’y avait qu’un simple voyant pour indiquer qu’il était actif et d’autres modèles de boîtiers, plus séduisants, avaient droit eux à un afficheur de fréquence, le must have de l’époque ! Cet afficheur pouvait également indiquer l’état du mode choisi : Hi pour « High » ou Lo pour « Low ».

Il m’arrive parfois de m’égarer sur les réseaux sociaux et d’apercevoir de jolies photos de Pentium 133MHz dans un boîtier AT qui affiche 66MHz ou un joli 486 DX2 66MHz avec le boîtier qui affiche 50MHz. Et ceci, malgré que ces afficheurs soient paramétrables… aïe, j’ai mal à mon moral !

C’est bien pour cela que sur JeGeek.net, nous avons le sens du détail et que je vais vous expliquer, avec des méthodes simples, comment paramétrer ces afficheurs. Durant ce processus, nous allons utiliser un afficheur très répandu dans les années 90, un modèle avec 2 afficheurs 7 segments, peut-être sera-t-il le même que le vôtre mais même s’il est différent, il y a d’énormes chances que son fonctionnement soit le même !

1. Présentation d’un afficheur passif

Dans ce module, il n’y a aucune gestion d’affichage, seulement des contacts qui permettent d’allumer ou non les différents segments. Il y a une absence totale de circuit intégré :

Sélecteur d’état sur 3 broches :

  • « L » pour l’état Low (Turbo désactivé)
  • « C » Pin central (obligatoire pour alimenter les états Low et High)
  • « H » pour l’état High (Turbo activé)

Alimentation de l’afficheur sur 2 broches :

  • 5v (positif)
  • Ground (négatif)

Jumpers de configuration :

  • Pour les dizaines (TEN’S)
  • Pour les unités (ONE’S)

Ils permettent de configurer nos fameux afficheurs 7 segments … nous y voilà !

Afin de comprendre comment fonctionnent en globalité les afficheurs de fréquence de nos bons vieux boîtiers, il faut se concentrer en premier temps sur l’afficheur 7 segments lui-même. Cet afficheur comme son nom l’indique, contient 7 segments afin de former des chiffres et des lettres (du calme, Bertrand Renard n’est pas en notre présence… ).

Chaque segment peut avoir 2 états :

  • allumé (ON)
  • éteint (OFF)

Les segments sont identifiés par des lettres « A, B, C, D, E, F et G » :

Comme je le disais plus haut, pour les jeunes freluquets qui changent régulièrement de processeur ou qui ont un processeur dépassant les 99MHz, il est possible de résoudre le problème cohérence une bonne fois pour toutes avec un afficheur passif ! Dans ce cas, nous souhaitons afficher les lettres « Lo » pour « Low » pour le mode Normal et « Hi » pour « High » pour le mode Turbo :

        

C’est beau, n’est-ce pas ? Mais avant d’attaquer ce sujet, je vous ai concocté un joli tableau : La configuration des jumpers !

Dans ce tableau, j’ai représenté les pins de configuration de l’afficheur, une rangée pour les unités et une rangée pour les dizaines :

Les segments sont groupés par couleur, le rouge pour le segment A, le vert pour le segment B etc …

Chaque segment a 4 états possibles :

  • 1 : segment allumé uniquement en mode Normal
  • 2 : segment allumé uniquement en mode Turbo
  • 3 : segment allumé peu importe l’état du bouton Turbo
  • Pas de jumper : segment éteint en toute circonstance

Vous l’avez compris, nous ne pouvons placer qu’un seul jumper par segment, il faudra donc jouer de notre malice pour arriver à nos fins :

Pour afficher « Hi » et « Lo » :

1.1. Repérer les segments communs à utiliser entre les 2 modes « Lo » et « Hi » (modes Normal et High), donc les jumpers à configurer en état 3 :

Segments dizaines :
E, F

Segments unités :
C

1.2. Repérer les segments à utiliser uniquement pour le mode « Hi » (le mode High), donc les jumpers à configurer en état 2 :

Segments dizaines :
B, C, G

Segments unités :
Aucun

1.3. Repérer les segments à afficher uniquement pour le mode « Lo » (mode Normal), donc les jumpers à configurer en état 1 :

Segments dizaines :
D

Segments unités :
D, E ,G

Voici la solution, la configuration des jumpers doit être comme telle :

La configuration des jumpers peut se lire comme tel :

Dizaine : 2B 2C 1D 3E 3F 2G

Unité : 3C 1D 1E 1G

Tableau de configuration d’un afficheur passif fourni avec un boîtier :

Source de l’image : forum www.vogons.org.

2. Présentation d’un afficheur actif

Ce type d’afficheur se veut plus simple à configurer mais offre beaucoup moins de combinaisons, il est notamment presque impossible d’en trouver pouvant afficher des lettres… Et oui !

Sur ce type d’afficheur, nous pouvons voir un circuit intégré sur le PCB :

Chaque afficheur est géré sur 4 paires de pins :

La configuration est très simple, il suffit d’additionner les chiffres à côté de chaque lot de pins de configuration pour savoir où placer les jumpers, par exemple, si l’on veut afficher le chiffre « 75 » (Hmmm ! Ça sent bon le Pentium !) :

  • Configuration des dizaines :

7 = 4 + 2 + 1

Nous devons donc fermer le circuit sur les chiffres 4, 2 et 1 avec des jumpers.

  • Configuration des unités :

5 = 4 + 1

Nous devons fermer le circuit sur les chiffres 4 et 1 avec des jumpers.

Ce qui donnera au final cette configuration :

Vous l’avez compris, avec ce type d’afficheur on peut juste afficher des chiffres voir, dans certains cas, des lettres jusqu’à F (0 à 15 en base 16). D’ailleurs, pour afficher un « 0 » il suffit tout simplement de ne pas installer de jumper 😉

Et voilà, vous n’avez plus d’excuses pour avoir une bonne vieille bécane avec un afficheur mal paramétré (sauf si vous êtes limité par un afficheur actif.. ) !

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