Rêve du premier janvier 2023

Un bon rêve bien long et foisonnant de détails pour bien commencer l’année !

J’ai de nouveau 20 et quelques années et nous venons avec ma petite famille de déménager dans une nouvelle maison en co-propriété, et mon petit doigt me dit, vu le premier aspect de la ville et cette sensation vaguement familière qui m’envahit, emprunte d’une certaine mélancolie, que nous nous sommes installés maintenant à Lyon, qui est un peu la ville de mes origines du coté de mon père biologique.

L’ambiance, l’atmosphère qui règne dans la copropriété est un peu étrange, sans être spécialement inquiétante, heureusement. Déjà, les couleurs de notre maison et de celles environnantes sont surprenantes, dans les tons marrons, plutôt sombres. Tellement uniformes qu’on aurait pu croire de loin qu’elles sont en bois, mais il n’en est rien, elles sont bien en bêton ou en pierre, difficile à dire de premier abord, et d’une architecture un peu singulière, entre style far-ouest et colonial. Le porche de notre entrée est un peu étroit et composé d’une haie de petites colonnes fines façons monastère, et donne à une petite porte d’entrée assez discrète, dons les tons sombres la noie un peu dans l’ombre de l’édifice. L’intérieur de la maison une fois découvert est à la fois vieillot et clairement à rafraichir. L’imbrication des pièces et couloirs est également à revoir intégralement pour faciliter le passage, notamment jusqu’à ma chambre, curieusement délicate à rejoindre, mais le décor en est chaleureux et il est bien évidemment toujours agréable d’avoir son espace à soit !

Maintenant installés, je peux m’aventurer à l’extérieur et explorer le voisinage. Mais je passe tout d’abord devant cette porte un peu étrange, du moins à cet emplacement, sur la devanture de notre maison. Je pousse la porte sans vergogne – après tout je suis chez moi ! – pour arriver dans une petite pièce relativement en pagaille. Ici et là gisent plusieurs jouets anciens, comme de vieilles voitures en métal peint, des chevaux de bois, des oiseaux empaillés et leur cages, des poupées, des livres pour enfants. J’ai un peu de mal à comprendre de prime abord ce que font là tous ces jouets, mais des détails de la scène attirent mon attention : Un étal, une vieille caisse enregistreuse. j’étais dans une échoppe spécialisée dans les jouets anciens, qui devait, après réflexion en live dans le rêve, louer l’espace aux anciens propriétaires de ma nouvelle maison. Intéressant !

Mais je ne veux pas m’arrêter là. Après tout, la maison est grande, la co-propriété aussi, il y a certainement milles choses à découvrir encore. Alors, délaissant le petit magasin de jouets, je m’aventure à l’extrémité gauche de la maison. Quelle est pas ma surprise de découvrir que nous sommes adossés à une sorte de salle de spectacles pour les enfants, un amphithéatre assez profond dont la scène est composée de plusieurs strates composées de décors différents, des cordes, des poutres, etc. j’ai hâte d’y découvrir des spectacles et j’entends déjà vers l’entrée de la salle une mère et ses enfants qui discutent et plaisantent, ce qui me rassure sur la vitalité du lieu.

Délaissant une nouvelle fois cette extension amusante de notre voisinage, je pars cette fois-ci explorer la zone derrière notre maison, car j’avais aperçu une forme d’extension de pierre brune qui la prolongeait. La surprise était totale : nous étions en fait accolés à une galerie certainement très ancienne creusée dans la roche, mais qui regorgeait de vie. Des boutiques, des magasins, des restaurants, eux aussi dont les emplacements étaient creusés dans la roche. je déambule maintenant dans cet assez vaste espace de galeries naturelles en observant l’activité de chacun. Il y a ici et là des restaurants qui semblent d’origine asiatique, et m’attardant sur l’un d’entre eux, je vois à l’étage de celui-ci les cuisiniers et cuisinières qui s’affairent pour préparer les plats des clients. Ce marmiton d’ailleurs ne semble pas content, et incendie littéralement sa co-équipière qui lui répond sèchement dans un langage que je ne comprends pas pendant qu’elle s’affaire à préparer ce qui ressemble vaguement et de mon point de vue en contrebas à une coiffure composée de longues nouilles noires – je me demande bien ce que c’est comme plat !

Je continue ma route et remonte le long de la galerie naturelle, trouvant ci et là quelques emplacements fermés ou vides, et déjà commence à naitre en moi l’idée que mon association et moi pourrions occuper les lieux pour y installer notre collection, ouvrir une exposition. En arrivant à ce qui semble être le bout de la galerie, s’ouvre un grand espace lumineux et en m’y engouffrant, je constate que la galerie naturelle en pierre laisse la place maintenant à un immense centre commercial ultra moderne, vâste et lumineux, un peu comme les Quatre Temps de la Défense. La lumière naturelle du lieu est bienvenue et invite à quitter l’obscurité relative de la galerie naturelle. En arrivant dans une forme de nef gigantesque qui ouvre l’espace du centre, je tombe alors sur une zone de loisirs qui comporte de grandes bornes d’arcade avec des jeux connus. Formidable ! Je m’approche bien évidemment, attiré par les grands écrans et les projections d’images de jeux connus tels que Sega Rally ou Virtua Fighter, mais pour m’apercevoir rapidement que les trois bornes du bout de gauche de cette longue lignée ne sont que des vidéos qui tournent en boucle. Ce début de déception est rapidement évacué en arrivant sur la quatrième borne, sur laquelle un couple est entrain de jouer à un autre jeu de combat, qui cette fois-ci est bien réelle, ouf ! Les trois premières bornes, je me dis maintenant, devait simplement être en maintenance.

Je dépasse maintenant les bornes (ohohoh) pour continuer d’explorer le centre commercial. Il y a bien devant une grande surface façon Carrefour ou Auchan ou autre, mais cela ne revêt à mes yeux peu d’intéret. Poursuivant ma route dans les profondeurs de la galerie, un espace, semblant vide, attire soudainement mon attention. Je vois à travers les vitres un peu sales et peu entretenues un vieil écran d’ordinateur, probablement des années 80/90. Bon sang ! Je rentre alors dans l’emplacement, surtout que celui-ci n’est pas fermé et semble abandonné, et commence à scruter avec précaution tous les objets que je peux y trouver. Et les découvertes s’enchainent et sont formidables ! Des dizaines d’anciens ordinateurs comme des Commodore PET, des HP 75 ou 85, etc sont déposés là, sans entretien, poussérieux, pour une raison inexpliquée. Il faut que je les récupèrent, il faut que je les sauvent. Mais avant tout cela, en ais-je bien le droit ? Elles appartiennent encore certainement à quelqu’un, ou quelque chose.

Cette question trouve rapidement une réponse, lorsqu’au détour d’une pièce, toujours jonchée d’anciens ordinateurs épars, je tombe sur ce qui doit être la véritable entrée de cet emplacement commercial, et un groupe d’individus semble pourvoir une forme d’accueil pour de potentiels acheteurs. Damn, je dois aller les voir et négocier la reprise de ces anciennes et précieuses machines ! Prenant un peu le temps de les observer, je me dis qu’ils ne sont pas des propriétaires ou vendeurs ordinaires : Déjà, leurs tenues sont bien trop sombres, avec de longues redingotes ou manteaux en sky ou que sais-je qui leur donne un petit air de malfrats façon Syndicate. Etonnant tout de même comme situation, et finalement je me met à douter qu’ils soient réellement les possesseurs légaux des lieux. Mais bon, peu importe au point où j’en suis, ils régissent les lieux et il faut donc que je négocie avec eux.

Je ne me démonte pas et m’avance vers le groupe, les rejoignant, fait amusant je m’en rends compte maintenant, de derrière la scène alors que leurs potentiels clients eux arrivaient bien devant l’emplacement pour y être guidés. Evidemment, le premier homme auquel je m’adresse pour détailler ma requête est un peu surpris, mais ne se démonte pas et me renvoie vers cet homme imposant, assis sur un petit chevalet – trop petit vu sa carrure – au centre du groupe. C’est lui le chef, c’est auprès de lui qu’il va falloir montrer patte blanche pour arriver à mes fins.

Leur chef, un homme à forte carrure, esquisse un sourire en me voyant approcher. La discussion s’engage, et je présente mon souhait : Récupérer ces anciennes machines certainement sans intérêt pour eux, mais qui sont bien évidemment primordiales pour moi. Pendant que je soumet ma volonté, l’homme me toise du haut de son imposante stature, et ce petit sourire en coin lui donne un vague air d’un personnage connu, le premier boss de Final Fight. Intéressant. Clairement, la situation aurait eut de quoi suffisamment inquiéter n’importe qui à ma place et certainement réfréner tout de suite sa requête. Mais bon sang, ces vieilles machines, c’est tellement important ! je ne vais pas me laisser impressionner. Alors, je saisis tout mon courage et surtout ma capacité à négocier avec humour et je l’espère intelligence à l’instant présent avec des personnages plus haut gradés que moi.

L’homme ne parait pas très satisfait, mais je vois que j’ai tout de même gagné un tant soit peu son estime, et qu’il ne ferme pas du tout les négociations, au contraire. Finalement, tous les deux nantis de nos carte de visite respectives, nous reprendrons nos négociations plus tard certainement. Je dois réfléchir à un deal, même si je n’ai pas assez d’argent c’est certain, qui soit suffisamment être intéressant pour eux afin qu’ils me laissent patte blanche, et récupérer ces anciennes machines avant leur disparition. Délaissant le centre commercial, mais prenant la rue parallèle à la galerie naturelle, je rentre alors chez moi sous le soleil couchant et les ondes de chaleur sur la route, milles questions en tête, échafaudant un plan pour cette acquisition, rencontrant au passage ma sœur qui elle aussi avait vadrouillé dans le voisinage avant de rentrer à la maison. Le soleil disparait enfin au loin, cette journée d’exploration prend fin et je me réveille enfin.

Prez, 01/01/2023

Les belles histoires de tonton Prez : Le Cimetière des Alices

Un Alice 90 en excellent état esthétique, récupéré en 1996 dans la casse informatique Chez Bouzille.

Ce statut date de 2020 et est accessible sur Facebook

Nous sommes en 1996, en avril ou mai. Je commence sérieusement à m’interroger sur la nécessité ou non de préserver tout le patrimoine numérique, informatique et jeux vidéo, ou plutôt comment faire cela. Des amis possèdent des micros plus ou moins devenus rares, et j’ai moi-même quelques machines dont un C64, un SX-64, une Vectrex, quelques MSXs glanés ci et là à Montpellier, ST, Amiga et beaucoup de jeux. Nous sommes même allé chez Ra, le célèbre graphiste de la démoscene Amiga qui habitait alors Montpellier, et qui nous a sorti de son chapeau un magnifique Sinclair ZX-80 « parce qu’il est trop beau » et qu’il avait acheté pour 20 francs aux puces (lol). Mes potes d’école d’ingénieurs kiffent mes vieilles machines, et viennent jouer chez moi à mon MSX2 et mes jeux coquins (Peach Up, Pink Sox, etc). Bref, tout ce beau monde autour de moi, et moi-même bien sûr, adorons en fait ces vieilles machines en voie de disparition.

Alors, oui bien sûr, il faut faire quelque chose ! Mais par quoi commencer ? Cette année, j’étais en stage de mémoire d’ingénieur au LIRMM, un laboratoire appartenant au CNRS de Montpellier, sur un stage vraiment passionnant concernant l’immuno-génétique. Du coup, j’étais toute la journée ou presque sur Montpellier, et j’allais presque tous les jours chez mon ami de toujours, Eric Fantone. C’est d’ailleurs grâce au LIRMM et l’accès Internet de l’université de Montpellier que naîtra le site Musée d »Histoire Naturelle Informatique, l’ancêtre de MO5.COM, premier musée virtuel francophone dédié au patrimoine numérique !

Voyant ma nouvelle préoccupation, Eric me ramène un jour un magazine qu’il a trouvé dans une nouvelle boutique qui vient d’ouvrir près de Montpellier, et qui s’appelle Chez Bouzille (certainement avec un rapport à Bouzigue, je pense;) ). Ce magazine, c’était le numéro spécial de Noël 84 de l’Ordinateur Individuel, qui relatait sous la forme de courtes fiches les caractéristiques principales de près de 128 machines ! une vraie bible pour alimenter mon nouveau site web !

Mais Eric me dit aussi que non seulement, on trouve des magazines chez Bouzille, mais aussi des machines anciennes, et que définitivement, je devrais venir voir car cela devrait m’intéresser… Tu parles !!

C’était extraordinaire !! un hangar industriel bourré du sol au plafond de machines de tout âge, de toute provenance ! c’était fou !! Il y avait des milliers de machines, de périphériques, des tas de disquettes, de magazines, de livres sur l’informatique. On marchait sur les machines, tellement il y en avait partout. Il m’est arrivé, souvenir mémorable et dément, de gravir véritablement une montagne de PC de plusieurs mètres de hauteur car il y avait parait-il dans le dernier PC en haut une carte réseau intéressante (hint : c’était bien le cas !). J’ai commencé alors à acheter des dizaines de machines, des ordinateurs, des claviers, de tout, dans des quantités folles. Le principe de base de Chez Bouzille était prodigieux : vous payez au kilo. Un kilo d’informatique ? Ok, ce sera 10 francs ! 2 kilos ? 20 francs ! incroyable ! Devant les quantités démentes de matériels que je prenais, le vendeur finalement me fera des tarifs à l’oeil, du genre « Allez, le gros tas de merdier là, je te le fais à 80 francs, ok ? ».

C’était d’ailleurs le même plan à l’Emmaüs de Montpellier, où je chargeais des dizaines voir centaines de kilos de machines, périphériques, jeux, des fois même à la brouette tellement il y en avait. Je remplissais du coup la 405 break de Marc Hugon pour quelques centaines de francs ou beaucoup moins. C’était vraiment une époque complètement folle.

Mais revenons à nos Alice. Un beau jour où je faisais mes courses à Bouzille, je tombe sur un nid d’Alice. J’en vois un, puis deux ou trois. Puis des dizaines. Nom de Dieu, mais qu’est ce que c’est que ça ? D’où venaient ils tous ?! J’ai tout ramassé en hâte comme un fou. Malheureusement le vendeur de Bouzille ne pourra pas m’en dire plus sur la provenance de tous ces Alice, 4K, 32K et Alice 90. Le plus étrange est presque que les ayant testés, tout ou partie déjà à l’époque, je me souviens parfaitement avoir été très surpris de constater que la grande majorité ne fonctionnaient pas. Comme si ces machines avaient été mises au rebut, soit à la sortie d’usine, surtout qu’esthétiquement elles paraissaient neuves, soit des retours de magasins non réparables, ou autre. Je ne sais pas. Cela reste un mystère pour moi même 24 ans après.

Des Alice 4K, 32 et 90 récupérés l’été 2020 dans le sud de la France, où ma collection avait débutée en 1996.

Mais, pourquoi ces Alice sont ils venus mourir à Montpellier ? D’où Le Cimetière des Alice.

Au fait, sur la photo précédente, il en manque encore 3 ou 4 que je n’ai pas eut le temps de rapatrier depuis le grenier de ma grand-mère, et bien entendu, c’est sans compter sur les dizaines d’exemplaires qui sont maintenant à Paris dans les collections de la magnifique association MO5.COM !

NB : Il semblerait que Chez Bouzille ait continué d’exister bien après cette époque !

Allez, à bientôt pour une nouvelle belle petite histoire 😉

Prez