Pimp My Tandy 1000HX !

Les Tandy 1000 sont des ordinateurs compatibles PC très intéressants dans l’histoire de l’informatique, car ils font partie des tout premiers ordinateurs de ce type orientés vers le grand public, la famille et du coup, les jeux vidéo. En effet, lorsque sort le premier IBM PC 5150 en 1981, c’est une horreur ! La machine est très chère, peu performante surtout en jeu vidéo, doté d’une simple carte graphique CGA au mieux avec ses fameuses 4 couleurs immondes, et ne peut émettre de son à part des « bips » sur le haut parleur intégré. L’enfer.

D’ailleurs, les premiers jeux sur cette plateforme sont catastrophiques et souvent en mode texte tout dégueulasse, bien en dessous des productions de l’époque sur des « petits » micro-ordinateurs du marché, comme le Commodore 64, le Sinclair ZX-Spectrum voir même l’Apple II pourtant beaucoup plus ancien (1977).

Mais devant la pression du grand public et notamment la concurrence des autres constructeurs, IBM va décliner son standard PC sous la forme d’une machine dédiée à la famille, aux écoles et au grand public, capable de jouer avec de meilleurs graphismes et de faire de la musique. Il s’agit de l’IBM PC Jr, qui ne rencontrera qu’un succès très limité du fait du prix exhorbitant auquel il est sorti en 1984 et de contraintes techniques assez préjudiciables, en tout cas pour cette gamme de prix (environ 20.000 francs !) :

Le bel IBM PC JR du haut de ses … 128 Ko ?! A ce prix ? avec clavier infrarouge immonde ? houlala…

Mais le but n’est pas dans cet article de tergiverser sur ce pauvre IBM PC Jr. Par contre, l’initiative inspira la firme Tandy qui vendait des ordinateurs sous les modèles TRS-80 (Model 1, 2, 3 puis 4, et enfin Color Computer) et remportait un grand succès aux Etats-Unis voir un Europe, et qui s’est dit alors « Pourquoi ne pas construire nous aussi un ordinateur compatible PC orienté famille comme le PC Jr ? ».

Ainsi nacquit la gamme des Tandy 1000, dotée de très nombreux modèles et souvent évolutifs. Le modèle qui va nous intéresser ici est le 1000HX, un des modèles qui a le mieux marché dans le monde, grâce à son prix très contenu pour l’époque (environ 5000 francs tout de même en 1987) et sa parfaite compatibilité avec la gamme. Pour infos, tous les premiers modèles de Tandy 1000, dont notre HX ici, vont être dotés des caractéristiques techniques suivantes :

  • Un CPU Intel ou AMD 8088 à 4,77 puis 7,16 MHz (les deniers modèles seront même équipés de 8086 voir même 80286 !)
  • De 256 Ko à 640 Ko de mémoire vive en standard (là aussi, les derniers modèles peuvent aller beaucoup plus haut)
  • Un mode graphique amélioré par rapport au CGA, capable d’afficher en 320×200 voir 640×200 en 16 couleurs fixes, sans contraintes, que l’on nommera plus tard Tandy Graphics Adapter (TGA)
  • Un synthétiseur sonore sur 3 voies + canal de bruit blanc, semblable à celui de la console Colecovision ou la Sega SG-1000
  • Des bus d’extension pour ajouter de la mémoire, changer la carte vidéo selon les modèles, ajouter des entrées/sorties, ajouter une carte son Adlib pourquoi pas, etc.

Tous ces petits avantages, surtout graphiques, sonores et mémoires, poussèrent dès 1985 les Tandy 1000 sur le devant de la scène comme étant en fait les meilleurs PC du marché pour jouer. Tout simplement ! Et maintenant que les introductions sont faites, nous allons voir ensemble comment tuner un peu cette jolie machine qu’est le Tandy 1000HX :

Je cite car pas de moi, mais c’est tellement beau : « Je te prendrais nue, dans, le Tandy 1000 ». Voilà, merci.

Mon Tandy 1000HX était équipé de base d’un seul lecteur de disquettes mais heureusement d’un extension mémoire le portant à 640 Ko. Notre étude ne portera donc pas sur ce dernier point, car ces extensions sont relativement rares et chères malheureusement.

Changement du CPU par un modèle plus rapide

L’Intel 8088 n’est pas un processeur très rapide, même à 8 MHz (7.16 pour être plus précis). La faute notamment à un bus de données 8 bits qui permettait de fabriquer des ordinateurs complets à moindre coût, avec des composants plus anciens ou moins performants. Du coup, les performances relatives de notre Tandy 1000 s’en ressentent, et un petit coup de pouce sera toujours le bienvenu.

Or, la société NEC avait à l’époque officialisé un deal avec Intel pour produire elle même des processeurs basés sur la technologie Intel, mais qu’ils optimisèrent. Ainsi nacquirent notamment les NEC V20 ou V30, remplaçants immédiatement un Intel 8088 ou 8086. Par contre, les optimisations dans ces processeurs compatibles vous feront gagner environ 20% de rapidité en plus ! Ce n’est pas rien !

Vous pouvez en trouver facilement sur les sites d’enchères et ce pour quelques euros. Pour le placer, ce n’est pas très compliqué. Ouvrez la machine et suivez le guide !

La carrosserie en plastique retirée nous permet enfin de découvrir les entrailles de notre beau Tandy 1000HX.

Une fois que vous avez enlevé la carrosserie de plastique de votre Tandy 1000HX, sachant qure la procédure est la même bien évidemment pour le 1000EX, vous pouvez accéder au blindage qui entoure la carte mère. Démontez le coffret avec le ou les lecteurs de disquettes, puis le clavier. Enfin, otez les nappes de connexion à l’alimentation et au clavier pour ne plus avoir que le blindage de la carte mère sous les yeux :

Faites attention à ne pas tordre la tôle de protection qui entoure la carte mère pendant son démontage !

Enlevez le blindage délicatement, en faisant attention à ne pas tordre la tôle et ne pas perdre de vis, et vous pouvez admirer ainsi la carte mère nue de votre Tandy 1000 (rappelez-vous la chanson plus haut) :

La carte mère est relativement compacte et chaque composant est clairement identifiable.

Regardez ensuite en haut à gauche, et juste en dessous du connecteur d’extension : Notre CPU Intel 8088 (ou compatible) est ici !

Il est là notre CPU ! Ce n’est d’ailleurs pas un Intel 8088 mais un clone officel de chez AMD !

Soulevez le CPU existant avec un tournevis plat, doucement, à chaque extrémité, entre son support et la puce, 2 millimètres à la fois, pour ne pas tordre ses papattes. Mettez le soigneusement de coté, comme toute pièce historique et d’origine de votre machine, et au cas où votre CPU de remplacement ne fonctionnerait pas bien sûr. Puis, prenez votre NEC V20 et insérez le à la place de l’ancien CPU, en respectant scrupuleusement le sens, à savoir comme ici sur les photos, l’encoche à droite du CPU :

Voila notre NEC V20 en lieu et place du 8088 d’origine !

Rallumez la machine pour vérifier qu’elle fonctionne bien. Un petit BIP caractéristique devrait vous rassurer sur le bon fonctionnement de votre Tandy 1000 ainsi légèrement boosté 😉

Si vous voulez voir quelques tests avec ce nouveau processeur, rendez-vous sur cette chouette vidéo :

Ajout d’un ventilateur silencieux

Notre Tandy 1000HX consomme peu, chauffe peu, et pourtant il est doté d’un ventilateur arrière au niveau de l’alimentation qui souffle plutôt fort, et cela s’entend. Je vous propose donc de le remplacer par un ventilateur silencieux du marché comme ce Noise Blocker XR-2 en 60mm:

Photo 1/1
Avec ses 15 décibels annoncés, il va falloir tendre l’oreille pour parler à ce ventilateur 😉

Il est disponible un peu partout pour un peu plus d’une dizaine d’euros. Vérifiez bien toutefois qu’il soit en 12 volts et 60mm, afin de pouvoir remplacer facilement l’ancien. Pour le placer, il faut donc ouvrir votre machine et retirer la carrosserie métallique qui entoure l’alimentation afin d’accéder au ventilateur d’origine :

L’alimentation à découpage de notre beau Tandy 1000HX est propre et les composants bien espacés. Du beau boulot !

Il est très simple de retirer le lourd ventilateur d’origine, un puissant (trop puissant..) Mitsubishi. Par contre, gardez le de coté ! Pensez bien qu’il s’agit d’une pièce d’origine de l’ordinateur, hors de question de la jeter, surtout qu’il marche certainement encore.

Bref, une fois retiré, placez votre tout nouveau tout beau ventilateur Noise Blocker en lieu et place (et dans le bon sens, qui pousse l’air vers l’extérieur) de l’ancien. Voici à quoi cela devrait ressembler à peu près une fois le remplacement effectué :

Voila notre Noise Blocker installé en lieu et place du ventilateur Mitsubishi d’origine !

Remontez votre Tandy 1000HX et faites un test pour voir. Le ventilateur ainsi mis à jour va vous permettre de réduire énormément le bruit du Tandy 1000HX en fonctionnement. C’est bien simple, dans un pièce totalement silencieuse, on l’entend à peine maintenant. Opération réussie !

Ajout d’un lecteur USB Gotek

Les Goteks sont des lecteurs de clef usb qui permettent d’émuler un lecteur de disquettes, et d’utiliser à la place une clef USB qui peut contenir jusqu’à des centaines d’images disques différentes. Ils sont très couramment utilisés sur les micro-ordinateurs classiques comme les Atari ST, Amiga, Amstrad CPC, PC, etc.

Pour une vidéo explicative sur ce que peut faire un Gotek et à quoi ça sert, je vous invite à suivre la vidéo de notre ami Michel Louvet :

Et votre Tandy 1000 peut en profiter bien sûr également, à condition de suivre le guide suivant, à cause des spécificités des lecteurs de disquettes Tandy !

Les deux lecteurs, disquettes et Gotek, sont côte à côte et partagent même ici l’alimentation électrique de 5 volts !

Car nous allons devoir modifier ensemble votre Gotek pour qu’il puisse fonctionner sur votre Tandy 1000HX. Mais avant cela, un petit avertissement…

!! ATTENTION DE NE JAMAIS BRANCHER SANS MODIFICATIONS UN GOTEK OU UN LECTEUR DE DISQUETTE STANDARD DANS VOTRE TANDY 1000, VOUS POURRIEZ CRAMER VOTRE ORDINATEUR !!

En effet, si vous faites cela, vous allez engendrer un terrible court-circuit dans votre machine. Pourquoi ? Car les Tandy 1000 voir leurs ancêtres les TRS-80 utilisent un câble floppy spécial, bien que très ressemblant aux câbles classiques (d’où le piège !) qui transporte bien sûr les données mais aussi les alimentations, à savoir 5 volts et 12 volts. Or, votre Gotek ou un lecteur classique ne s’attendent pas à trouver ces tensions sur leurs broches, et cela peut les endommager ! Il va donc falloir couper des pistes sur votre Gotek pour éviter qu’elles rentrent en contact avec votre câble Floppy.

Voici à quoi ressemble le brochage de ce câble floppy Tandy 1000 :

HxC Floppy Drive Emulator • View topic - Tandy 1000TX with HxC

Comme vous pouvez le voir, les lignes qui alimentent un floppy Tandy en 5 volts et 12 volts sont nombreuses ! Il va donc falloir couper ces broches comme ici sur la photo :

Notez donc les broches coupées afin d’éviter un court-circuit ! 6 en bas à gauche et 4 en bas à droite !

Vous allez devoir, Gotek vu de dessus, en effet couper à la pince coupante les broches du connecteur Floppy dans cet ordre :

  • Les 6 premières broches du bas à droite
  • Les 4 premières broches du bas à gauche

Ainsi, plus de soucis. Sauf que nous devons encore alimenter notre Gotek en 5 volts ! En effet, comme du coup nous avons coupé les pistes qui amenaient de l’électricité jusqu’au lecteur, puisque le brochage est incompatible avec le Gotek, nous allons devoir prendre ces 5 volts sur le lecteur de disquette d’origine, puisque lui en dispose bien entendu !

Pour ce faire, munissez vous d’un connecteur d’alimentation Floppy (facilement trouvable sur internet) comme celui-ci :

Puis allez chercher sur le premier lecteur d’origine, ici en rouge sur la photo qui suit, les broches qui sont alimentées en 5 volts (vers l’extérieur). Les broches du milieu, entre la zone rouge et la bleue, sont des masses. Voilà, vous savez exactement où récupérer votre 5 volts !

Si vous vous rappelez le petit schéma du haut, la zone rouge est alimentée en 5 volts, et la bleue en 12 volts !

Si jamais vous n’êtes pas trop serein par rapport à tous ces petits bricolages, sachez que vous trouverez des kits prêts à l’emploi sur internet pour quelques dizaines d’Euros, comme ici chez ce très sympathique Australien et fan de la machine :

https://www.tindie.com/products/cyberneticsys/tandy-1000-exhx-external-35-floppy-drv-adapter/

Voilà ! Votre Gotek est prêt à fonctionner. Revissez le tant bien que mal (courage) à la place du second lecteur de disquettes au panier intégré au Tandy 1000 et vous devriez obtenir à peu près cela :

Ici pour la démo, j’ai remplacé le second lecteur de disquette possible par un Gotek avec afficheur numérique.

Mais avant que vous vous décidiez à placer un Gotek dans votre Tandy 1000HX, j’ai encore mieux à vous proposer…

Ajouter un disque IDE interne en carte CompactFlash

Votre Tandy 1000HX est équipé d’un ou deux lecteurs de disquettes (ou d’un Gotek) et comme vous le savez certainement, il possède une ROM interne qui boote automatiquement en MS-DOS 2.11 si jamais il ne trouve pas de disques.

C’est sympa, mais c’est très limité. Après tout, votre Tandy 1000 est un PC « comme les autres », alors pourquoi ne pas lui ajouter un disque interne électronique de plusieurs Go ? C’est ce que je vous propsoe de faire avec l’aide d’une carte ISA assez spéciale, une XT-IDE :

Une carte ISA XT-IDE particulièrement compacte !

Ces cartes, trouvables assez facilement y compris sur les sites d’enchères, sont de plusieurs modèles et de différentes tailles. Le principal étant finalement qu’elle rentre tout simplement dans votre Tandy 1000. Mais comme il s’agit d’une carte ISA, vous devez ajouter à votre Tandy 1000HX un petit adaptateur qui va transformer le bus interne dit « Tandy PLUS » en port ISA 8 bits classique. Voici à quoi il ressemble :

Voici ce qui va permettre à notre Tandy 1000HX de grandir !

Vous pouvez en trouver relativement facilement sur internet pour quelques Euros. Ainsi équipée, placez la carte XT-IDE dans votre ordinateur sur le bus Tandy PLUS approprié.

Hélas, la carte XT-IDE enfichée dans votre Tandy 1000HX, avec l’adaptateur CompactFlash et une carte dedans, ont tôt fait de dépasser la hauteur du boitier de la machine, ce qui devient relativement disgracieux comme ici :

Impossible de refermer correctement mon Tandy 1000HX maintenant ! Ah bravo !

Petit interlude musical : « Et maintenant, que vais-je faiiiiiireuuuhhh ? ».

Et bien, nous allons simplement ajouter une nappe IDE entre l’adaptateur CF et la carte XT-IDE, et tant qu’à faire nous allons même changer l’adaptateur IDE par un modèle spécifique qui permet de le monter en façade, à la place d’un lecteur de disquettes ! Comme ceci :

Le lecteur CompactFlash repose sur un support collé sur la plaque métallique d’origine, à coté du lecteur classique.

Une fois remonté, le lecteur CompactFlash en façade ne fait pas exactement la taille d’origine du cache ou d’un vrai lecteur, mais il ne s’en sort pas si mal que ça tout de même :

Voici notre Tandy 1000 pimpé à 100% et prêt pour de longues heures de jeu et de captures vidéo !

Voilà, nous sommes prêts ! Vous allez pouvoir installer un bon MS-DOS des familles sur votre CompactFlash, mettons un 6.22 avec sa gestion des disques en FAT16 jusqu’à 2 Go, ce qui sera bien suffisant pour mettre des centaines de jeux ou applications pour votre Tandy 1000 ! Et avec la CompactFlash, pour peu que vous ayez un lecteur USB sur votre ordinateur de bureau, il vous sera très facile de glisser dessus de nouveaux programmes. Joie !

Une sortie vidéo de qualitay !

Vous avez pu jongler avec la sortie composite de votre Tandy 1000 et c’est bien pratique, malgré une qualité d’image finalement vraiment pas terrible. Ou alors, vous êtes équipé d’un moniteur CGA/EGA d’origine mais qui montre de sérieuses faiblesses, et vous le laisseriez bien se reposer du poids des années, le pauvre. Alors, comment faire ?

Et bien c’est finalement très simple, nous allons brancher notre Tandy 1000 en RGB via une prise Péritel toute bête, sur une télévision ou un moniteur équipé, comme beaucoup de machines de son époque !

En effet, les sorties vidéo des ordinateurs de type PC de l’époque, souvent en CGA voir EGA, étaient en fait relativement simples et surtout, sont compatibles en terme de fréquences avec les signaux RVB d’une Péritel (soit 15 Khz), au lieu du VGA qui lui est en 31 KHz. Du coup, il « suffit » d’adapter un tant soit peu les signaux électriques de la sortie de l’ordinateur pour qu’ils s’affichent sur votre télévision. Et c’est ce que propose le shop en ligne bien connu des mélomanes PC, SERDACO, avec ce boitier CGA2SCART Pro :

Pour seulement 26 euros (en kit à monter soit-même), à vous la beauté d’un signal RVB Péritel !

Il est disponible soit en kit à monter soit-même (26 €), soit directement monté pour un peu plus cher : https://www.serdashop.com/CGA2SCART-PRO

Il permet comme son nom l’indique de connecter tout ordinateur ayant une sortie CGA, EGA, RGBI (comme le Commodore C128) etc à une prise Péritel ! Qui plus est, SERDACO a ajouté un composant qui permet de corriger certains problèmes de couleur (ici, on parle du marron pour les connaisseurs) afin d’obtenir l’image la plus fidèle possible. Bref, vous l’avez compris, c’est un excellent appareil !

Ici, reliez simplement la DB9 à la sortie vidéo de votre Tandy 1000, branchez un câble MiniUSB dans la prise prévue à cet effet, utilisez un bon câble de qualité pour la sortie Péritel SCART, et finalement, si vous voulez également sortir le son du Tandy 1000 en Péritel, branchez un simple câble audio jack stéréo 3.5mm entre les deux. Voila ! Vous êtes prêts et voici ce que cela peut donner en vidéo :

Une démo 477, du Bubble Bobble, de l’Arkanoid 2 et du Prince Of Persia tout en couleurs ! Magnifique !

Ouf !! Nous en avons vu des points ensemble et j’espère que tout comme moi, ils vous seront utiles pour rendre votre Tandy 1000 chéri plus facile à utiliser et plus performant. Maintenant, après l’effort, le réconfort, et je vais aller jouer à quelques jeux avant de faire dodo. Allez, bisous !

Philippe Dubois « Prez »

Test de l’Igel 5-2 : Un thinclient polyvalent et évolutif pour MS-DOS ou Windows 98SE !

Je vous propose dans cet article de découvrir un nouveau (haha) thinclient très intéressant, un Igel 5-2 également disponible chez la marque MaxData, mais qui est également un Neoware, le CA2 : https://www.parkytowers.me.uk/thin/neoware/CA2/

Il est amusant de constater le jeu des marques, qui finalement, ont toutes acheté ou rebrandé le même appareil, mais ce n’est bien évidemment pas le sujet de cet article. En effet, nous allons nous attarder sur ce modèle car il est exceptionnel, et nous allons voir rapidement pourquoi.

Plat, costaud, sobre et très bien construit, c’est l’Igel 5.2 messieurs mesdames, applaudissez !

D’aspect sobre, l’Igel 5-2 se négocie actuellement autour des 70 euros en Allemagne (normal vue la marque Igel) sur des sites d’enchères bien connus. Il est clairement pas donné pour un « bête thinclient », surtout par rapport à notre petit HP T5710 : ( https://www.jegeek.net/2020/06/12/creer-mini-pc-jeux-msdos-32euros/) du haut de ses 32 euros, mais il a clairement des qualités qui lui sont propres et qui ont fait de m’y intéresser. Dès réception de la bête, j’ai été surpris de constater que celle-ci était pour ainsi dire neuve, jamais utilisée et très lourde pour un modèle avec alimentation externe.

Les caractéristiques techniques de base sont celles-ci :

  • CPU VIA Eden C3 à 800 MHz, downclockable ou overclockable sur Socket 370, interchangeable (entre 400 et 1000 MHz d’après mes tests)
  • Deux emplacements pour barrettes mémoire au format PC SD-RAM
  • Chipset set graphique S3 Pro Savage
  • Sortie vidéo VGA DB15
  • Deux prises USB 2.0
  • Deux prises clavier/souris PS/2
  • 2 prises série DB9
  • 1 porte parallèle
  • 1 prise réseau RJ45 jusqu’à 100Mbits
  • 3 prises son de base (sortie HP, entrée ligne, entrée micro)
  • Un southbridge VIA VT82C686B qui permet d’émuler une SoundBlaster Pro
A l’arrière, pas mal de prises et sorties, série, parallèle, VGA, 2 USB 2.0, sortie audio, entrée audion, micro, 2 prises PS/2, rj45 réseau et surtout cette très intriguante trappe !

Et c’est bien cette trappe qui nous intéresse ici, car elle masque en fait la possibilité folle de cette petite machine de recevoir une carte interne soit en ISA, soit en PCI ! Mais ouvrons la bête pour voir comment cela se configure.

La coque métallique en acier qui entourre notre Igel 5-2 est épaisse et solide, et vous pourrez poser sans soucis semble t-il un moniteur récent ou du moins pas trop lourd, tout en faisant attention au fait qu’elle permette toujours à la chaleur de la machine de s’évacuer, et donc à ne pas l’obstruer. L »intérieur, très bien organisé, offre un peu d’espace disponible, bien que l’imposant radiateur de refroidissement du CPU et du chipset graphique prenne presque un quart de la machine. Le compartiment en métal à droite cache quant à lui l’étage de l’alimentation.

L’accès à l’imposant radiateur CPU/GPU est assez facile une fois la façade avant démontée.

Notez également sur le coté droit du radiateur les deux emplacements pour barrettes mémoire au format PC standard SD-RAM ! Elles permettent de monter à au moins 256 Mo en deux fois 128, voir éventuellement à 512 Mo (je n’ai pas testé pour ma part).

Le dessous de la machine est lui aussi relativement impressionnant niveau blindage contre les ondes électro-magnétiques !

Le dessous du Igel 5-2 est également blindé ! c’est ouf !

Mais la véritable force, l’atout majeur de cet Igel 5-2 et la raison pour laquelle je vous en parle, est effectivement que c’est une des rares machines de cette catégorie à offrir dans un minimum d’espace non pas un mais deux slots d’extension, ISA et PCI !

Un port ISA et un port PCI, tous les deux parfaitement fonctionnels. Par contre, ce sera l’un ou l’autre bien sûr 😉

Notez du coup que j’ai ajouté un petit ventilateur Noise Blocker de 40mm en 5 volts afin de l’aider à se refroidir.

En enlevant l’imposant radiateur, fanless oblige, nous avons maintenant la main sur le chipset graphique, une S3 Pro Savage relativement peu performant malgré tout (mais évidemment très suffisant en mode DOS), et un vrai support Socket370 avec un processeur VIA C3 Eden 800 MHz, bus à 133 MHz, dessus. Du coup, vous pouvez si vous le souhaitez le changer par un vrai processeur Intel, mais attention à la chauffe !

Le processeur est plus imposant que d’accoutumée chez VIA, mais ses performances restent toutes relatives 😉 heureusement, il chauffe peu !

Du coup et pour la démonstration, je vais monter la carte son suivante en ISA dans l’Igel 5-2 avant de procéder à des tests. C’est une carte son un peu spéciale, cette Aztec WaveRider Pro 3D, et comme vous pouvez le voir sur la photo suivante, elle se fixe dans l’Igel grâce à un bracket spécifique et surtout reversible : soit pour une carte ISA, soit en le retournant, pour une carte PCI ! très ingénieux !

Elle est belle mon Aztech WaveRider Pro 3D ! Et elle vient de Russie en plus 😉

Une fois le montage terminé, ce qui n’est pas bien compliqué, l’Igel 5-2 parait tout de suite bien moins vide. En effet, il ne reste plus beaucoup d’espace dans notre petit thinclient :

Notre Igel 5-2 est peuplé ici de sa carte ISA, et tout de suite, la machine est pleine, n’en jetez plus 😉

Ainsi équipé, nous devons bien sûr désactiver la carte son interne afin de ne pas créer de conflits, et au contraire, donner la priorité à notre carte ISA pour ce qui concerne la gestion des IRQs et du DMA (et oui, à l’ancienne !). Et pour cela, nous allons devoir entrer dans le BIOS du Igel pour modifier ces valeurs.

Commençons donc notre petite séance vidéo par le BIOS de la machine, un modèle du genre car extrêment complet ! C’est peut-être le BIOS le plus complet que je n’ai jamais vu. Il y a des options partout, et finalement, il reste presque plus de place dans le menu classique d’un Bios Phoenix ! Les bidouilleurs vont pouvoir s’en donner à coeur joie :

Tout de suite, un test du jeu Dune2 avec le son d’origine, la carte VIA intégrée, la même que sur notre petit HP T5710, avec son émulation SoundBlaster Pro stéréo pour les sons, et son émulation FM logicielle, qui, si elle ne vaut défintivement pas une vraie puce Yamaha OPL ou même clone, a le mérite d’exister :

Mais reprenons une série de test avec maintenant ma carte ISA Aztec WaveRider Pro 3D, puisque l’Igel 5-2 permet d’ajouter la carte son de son choix ! Et là, c’est un tout autre monde sonore qui s’ouvre à nous, bien entendu :

Du bon son ça Madame ! Et encore, j’ai changé mes câbles et ajusté les niveaux sonores depuis, ça envoie du bon paté 🙂

Bien, non ? 🙂

Voila pour un petit tour de propriétaire de ce très sympathique thinclient. Pour ma part, je l’ai fixé « pour de bon » avec ma carte ISA Aztec afin de pouvoir jouer (c’est important ;)) et faire des captures sonores de qualité. Je pense même en prendre peut-être un jour un deuxième, même s’ils sont rares, pour continuer à pouvoir tester dessus toutes mes cartes son ISA et PCI, et en faire donc un véritable PC de labo.

Pour l’heure, je suis très heureux de l’avoir acheté et équipé ainsi, et il trône chaleureusement sur mon bureau, prêt à être utilisé en quelques secondes à peine pour tous les jeux et applications anciennes dont je peux avoir besoin ! Bombe !!

Une excellente télévision/moniteur, deux petites enceintes qui envoient du bon, une souris PS/2, un clavier sans fil USB, et l’Igel 5-2 prêt en quelques secondes pour jouer à Doom. What else ?

Allez, à la prochaine, et bisous 🙂

Cordialement,
Philippe Dubois « Prez »

Test de l’Igel 3-2 : Un mini Thinclient tout intégré élégant !

Voici le test d’un autre thinclient plutôt ancien, aux environs des années 2000, transformé en machine MS-DOS et Windows98SE, avec de multiples avantages. Suivez le guide !

Acheté sur Ebay pour environ 50 euros, notre Igel 3-2 est très compact, surtout pour une machine dont l’alimentation est interne ! Moins grand qu’une feuille A4, il possède pourtant de solides atouts pour faire une machine dédiée aux jeux MS-DOS ou éventuellement pour faire tourner Windows 98SE.

Notre Igel 3-2 sous le feu des projecteurs et l’herbe synthétique de ma terrasse 😉

Comme tous les thinclients de la marque Igel, celui-ci est très solide, entouré d’une carrosserie en acier particulièrement costaude et très bien protégé électriquement parlant. Il est également totalement fanless, ce qui cependant nécessitera un peu d’attention, mais vous y reviendrons dans cet article.

Les caractéristiques électriques de notre Igel 3-2. La consommation indiquée ici n’a absolument rien à voir avec la réalité !

La machine est en effet totalement fanless : pas le moindre ventilateur à l’intérieur, mais heureusement, la carrosserie au dessus de la machine est bardée de trous pour laisser évacuer la chaleur interne :

Une connectique assez standard mais complète pour ce petit thinclient particulier.

Comme vous pouvez le voir ci-dessus, l’Igel 3-2 possède une connectique assez riche pour un mini PC de son genre, avec :

  • Deux sorties série (j’en ai démonté une sur la photo)
  • Une prise Parallèle (que j’ai également enlevé pour évacuer l’air chaud interne)
  • Une sortie VGA DB15 standard
  • Deux prises PS/2 pour clavier/souris
  • Une prise réseau RJ45 au standard 100MBits
  • 2 prises USB en USB1 (attention au taux de transfert !)
  • Et finalement une entrée ligne et une sortie ligne audio.

Notez également qu’une prise USB est disponible en façade, mais pour ma part, je n’ai pas le souvenir d’avoir réussi à l’avoir fait fonctionner. A vérifier donc.

Pour les caractéristiques techniques, on est sur du bas de gamme, ou tout du moins, du pas cher et surtout qui chauffe le moins possible :

  • Processeur VIA C3 à 400 MHz, dont la fréquence peut être diminuée dynamiquement ou augmentée (j’ai réussi des tests à 533 ! haha)
  • Un chip vidéo S3 intégré capable d’un tout petit peu de 3D (voir les tests en fin d’aticle)
  • De la puce Via 82C686B qui permet l’émulation SoundBlaster (son et musique)
  • Et d’une barrette de RAM au format SDRAM de 128 Mo par défaut

Evidemment, surtout avec un tel processeur, surtout si vous le sous-cadencez pour éviter qu’il chauffe (ce qui est suffisant pour beaucoup de jeux sous MS-DOS), vous n’êtes pas du tout en face d’une machine puissante ou rapide. Ce n’est d’après moi même pas l’équivalent d’un Pentium à 166 MHz !

Sur l’image suivante, nous ouvrons la bête afin de pouvoir laisser admirer ses entrailles, très optimisées vu la petite taille de la bête. Pour la peine, je vais vous décrire un peu les modifications que j’ai apportée, assez légères et à la portée de tout le monde, pour permettre à notre petit Igel 3-2 de mieux respirer, notamment pendant ces fortes chaleurs d’été 2020 !

Une alimentation à découpage à droite, une carte mère mini ITX à gauche. C’est tout, merci, au revoir !

J’ai donc pour ma part amélioré un peu la dissipation thermique du Igel 3-2 car j’ai remarqué qu’après quelques heures d’usage/de jeu, la machine est vraiment très chaude. Il y a peu de composants certes, mais étant de génération assez ancienne, ils ont tendance à chauffer, et la ventilation naturelle est éventuellement trop limite.

J’ai donc ajouté les éléments suivants, qui donnent à moindre coût un bon résultat :

  • Des radiateurs en aluminium supplémentaires et directement collés/soudés aux radiateurs déjà en place, afin d’offrir plus de surface d’échange air/chaleur. Ils arrivent d’ailleurs à hauteur de la carrosserie supérieure et en contact, ce qui permet à la carrosserie de mieux dégager la chaleur.
  • J’ai ajouté un petit ventilateur (un 40mm je crois) en 5V uniquement, afin qu’il tourne peu vite et ne fasse pas de bruit. Il est placé de telle manière à envoyer un peu d’air au travers les radiateurs ici du chipset (le CPU est à droite) vers le fond de la machine.
  • Du coup, j’ai enlevé le deuxième port série et le port parallèle pour permettre à l’air chaud soufflé par le petit ventilateur de sortir plus facilement de la machine.

Ensuite et comme vous pouvez le voir sur la photo, j’ai ajouté un lecteur de CompactFlash avec une carte de 4 Go en lieu et place d’un DOM IDE 44 broches ou d’un disque dur 2.5 pouces IDE.

Maintenant, passons en revue le Bios très intéressant de ce petit Thinclient. Comble du raffinement, le constructeur a laissé disponible les paramètres de l’émulation SoundBlaster intégrée, ce qui est très pratique et permet d’utiliser ce thinclient sous MS-DOS avec le son sans modifications :

Cachez ce joli Bios que je ne saurais voir !

Et en effet, en utilisant le même programme d’activation que notre thinclient HP T5710 ou plus directement les outils fournis par VIA (VIAFMTSR et VIAAUDIO), nous pouvons jouer directement et avec le son à nos jeux MS-DOS favoris !

Du bon jeu ça monsieur, oh oui !

Si vous arrivez à dédier suffisament de mémoire conventionnelle disponible, vous pourrez même lancer Dune2, comme ici sur ce grand frère du Igel 3-2, le Igel 5-2 avec la même configuration sonore VIA :

La magnifique, formidable, sublime, splendide introduction du jeu Dune2 !

Et finalement, voici ce que peut donner le 3-2 sous Windows 98SE, avec les bons drivers installés. Bon voyage en 3D !

Voilà ! J’espère vous avoir donné envie de découvrir cette petite machine, très sympa pour aborder les jeux MS-DOS ou éventuellement faire tourner un peu de Windows 98SE. Il se négocie à environ 50 euros sur Ebay ou d’autres sites, alors, n’hésitez pas à jeter un oeil !

Amitiés,
Philippe Dubois « Prez »