Si une musique signifiait à elle seule toute votre jeunesse, pour ne pas dire votre enfance, quelle serait-elle ? Une musique que vous auriez mis comme moi 30 ans à retrouver, ne sachant plus d’où elle venait, quel instrument avait pu la jouer ou dans quelles circonstances vous l’aviez entendue ? Une musique qui a elle seule procure une explosion de bons souvenirs dans votre tête, rappelle une période insouciante et oisive de votre vie, de belles images, de moments tellement agréables qu’ils vous ont marqués eux aussi pour toute votre vie. C’est mon cas, aussi, laissez moi vous la présenter.
Un magasin Tandy comme au bon vieux temps ! Souvenirs !
Nous sommes en 1988. J’avais 16 ans et je travaillais pour la seconde fois de ma vie un été au magasin Tandy du centre commercial Montlaur de Balaruc Les Bains et sa galerie marchande, que gérait ma mère à l’époque (coucou Ma). Travailler au magasin Tandy pendant un mois était pour moi une aubaine incroyable ! Outre que ce furent mes premiers vrais emplois intéressants, même si « que » saisonniers, j’étais au milieu de ce que j’affectionnais le plus : l’électronique, la musique, l’audiovisuel, l’informatique, les jeux vidéo, etc. Mais quel bonheur !
Et puis un beau jour que du nouveau matériel était arrivé, et que je faisais les cent pas dans le magasin pour aider les clients à trouver ce qu’ils cherchaient, j’ai entendu cette musique incroyable. Immédiatement, elle m’a séduite. Ses envolées, ses variations, la chaleur des instruments sélectionnés, les bruitages comme dans les meilleurs jeux vidéo de l’époque, les basses puissantes, tout était top. Et d’ailleurs, connaissant depuis peu la fantastique borne d’arcade de Out Run, ce magnifique jeu de Sega avec des musiques d’une qualité révolutionnaire, j’ai d’abord cru que les deux étaient liées, et donc que cette musique provenait de la borne d’arcade.
Mais non, dans mon magasin, point de borne Out Run, mais des nouveaux claviers signés par Casio, dont ce Casiotone MT-540, avec ses deux bons haut-parleurs stéréo. Oui, cette musique provenait de cet instrument ! C’était dingue ! Dingue de s’apercevoir du fossé abyssal qu’il venait de creuser au niveau de la qualité sonore (avec ses échantillons en PCM, Pulse Coded Modulation) par rapport à ses petits frères que nous avions, et leurs sons de flûte dégueux ou leurs percussions ridicules à base de « bip ».
En voici une capture audio complète et de très bonne qualité :
D’ailleurs, un des commentaires de cette vidéo vient directement étayer mes souvenirs : « This always reminded me of the beach-driving scene music in the arcade game Outrun 😀 »
Et c’est exactement ça. Le rythme latino fusion, les klaxons des voitures, les percussions typiques des pays d’Amérique du Sud, les vagues, les cris des oiseaux, les basses synthétiques qui slappent… Bref, oui, ce morceau de musique, cette démo technique des claviers Casio sonne complètement synonyme pour moi des musiques du saint Out Run en arcade.
Mais au fait, quelle est l’inspiration de cette démo ? Pourquoi est-elle si extraordinaire par rapport aux Jingle Bells et morceaux quelconques de musique Classique, accompagnés d’un rythme tout pourri, et qui font d’habitude office de démo pour les claviers grand public ? C’est quelle est l’adaptation d’un chouette morceau de Shakatak dénommé « Night Birds » qui fait très La Croisière S’amuse dans les années 80 et que je vous laisse apprécier, visuellement et auditivement :
Sympa n’est-ce pas ? Et vous, quelle est la musique qui vous bascule immédiatement 20, 30 ou 40 ans en arrière ?
Ultraman sur Netflix est une série grotesque : Les combats vite fait, le scénario lent et peu motivant, les personnages vraiment pas attachants, à part ce Bemlar si mystérieux et qui ne révèle rien de lui ou ses motivations. Et puis à la fin du treizième épisode de cette première saison vraiment pas folichonne, il y a cette séquence de quoi, 1m30 secondes, que je vous laisse découvrir :
Et là on remet tout à plat. Elle est parfaite. Elle est superbe. Elle est incroyable ! Elle est prodigieuse ! Et je vais vous expliquer pourquoi.
Ces 1m30 secondes sont d’une richesse scénaristique incroyable face à l’immense néant de tous les épisodes précédents, comme si les scénaristes s’étaient soudainement réveillés de leur torpeur pour faire enfin passer le message qu’ils voulaient donner. Alors, voyons ensemble une analyse de ce fameux message.
Du ciel menaçant et d’un ennemi invisible, une bombe atomique géante menace de s’écraser sur le Japon et de tuer tout le monde. Je pense que vous avez saisi le tableau : La bombe atomique d’Hiroshima nourri et nourrira jusqu’à la fin des temps l’imaginaire des Japonais. C’est d’autant plus vrai que lorsque le centre de contrôle détecte l’engin rentrant dans l’atmosphère, ils annoncent que celui-ci affiche un poids d’environ 5 tonnes. C’est très proche du poids réel de Little Boy, la bombe atomique Américaine qui rasa Hiroshima (https://fr.wikipedia.org/wiki/Little_Boy) avec ses 4400 kilos.
Le doute n’est à ce stade plus permis, ce n’est pas du tout un hasard, surtout qu’à vu de la taille de l’engin par rapport à Bemlar, son poids devrait plutôt coller autour des 50000 tonnes voir beaucoup plus.
Mais continuons notre analyse. Alors que nos héros, à bout de force mais victorieux des ennemis sur leur sol sacré, un ennemi vicieux et sans honneur, assistent impuissant à l’arrivée de la bombe, Bemlar apparait une nouvelle fois et s’interpose comme un messie, un chevalier, et d’un geste détruit la bombe et réduit à néant l’engin ennemi qui l’avait lancé, sauvant du coup le Japon. Son casque de Samurai démoniaque, de Oni, ne nous permet pas de douter du symbole qu’il revêt pour sauver le Japon : il s’agit d’un Samurai sacré, divin, un Dieu envoyé par la prière des Japonais pour les protéger et exterminer l’ennemi.
Mais, pour autant, on peut donner une autre lecture de l’intervention divine de Bemlar, une lecture beaucoup plus proche cette fois-ci de notre continent, une approche christique. Bemlar représente le Christ, un Christ cynique et provocateur dans le premier épisode, mais tout de même un Christ protecteur et enclin à vouloir sauver les hommes, dont il va avoir besoin (voir les explications en fin d’article).
Lorsqu’il se mesure enfin à la bombe, à ce danger venu du ciel qui menace l’humanité, envoyé par des démons invisibles aux yeux des hommes (le vaisseau qui largue la bombe est invisible à l’oeil nu et aux radars), il s’interpose, corp et âme et accompli un miracle : Le miracle de sauver les hommes. Il fait ce choix délibéré au péril de sa vie, mais tout dans son action respire la confiance en lui, la confiance en ceux qui croient en lui. Plus précisément encore, il accompli ce miracle en utilisant les mêmes gestes que le héro Shinjirö, le signe de croix qui libère le rayon Spacium, ce rayon libérateur, protecteur, purificateur, ce qui est bien sûr significativement très fort et affirme le coté christique du personnage, inspiré par la foi et les actes des hommes.
Mais analysons ensemble la séquence la plus intéressante de cette vidéo, celle où Bemlar se lève justement pour contrer la bombe, avant d’aller vers la conclusion :
Au terme de cette action divine, Bemlar descend rejoindre nos guerriers au sol et prétend être intervenu pour sauver un des protagonistes durement blessé et sur le point de mourir, Yuko. Alors que dans le premier et huitième épisodes, celui-ci teste Shinjirö afin de révéler sa « foi », son pouvoir, et se défini lui-même comme « l’ennemi numéro un ». Il évoque alors que ce dernier c’est réveillé (à la foi) et maitrise enfin tous les pouvoirs qui lui ont été confiés, et finalement ne s’y intéresse pas d’avantage. Il récupère donc le corp de Yuko, inerte, et va l’amener avec lui dans l’espoir de le ressusciter. A ce stade, on peut certainement conclure que toutes les actions de Bemlar étaient parfaitement orchestrées : Il savait ce qu’il faisait, et surtout je pense qu’il savait ce qu’il cherchait : des apôtres ! Des apôtres pour le suppléer, qu’il va former, éduquer, alors qu’il disparaitra certainement à son tour plus tard (rien n’est éternel et ce serait logique), afin de continuer de porter la foi en son nom et en son honneur. Mais cela, nous n’en serons sûrs que dans la deuxième saison en effet, si celle-ci a bien lieu.
J’ajouterai également un petit paragraphe sur N, l’extra-terrestre qui guide la famille des Ultraman sur la voie (aka la foi). Il faut se rappeler qu’aux yeux des Japonais, et c’est particulièrement vrai dans la série L’attaque des Titans, tous les étrangers sont moches, difformes, grands et étranges. Comme N. Celui-ci guidant nos héros, les supervisants, on s’aperçoit bien vite qu’il en sait bien plus sur la menace qui plane et ses protagonistes qu’il ne veut le dire. N est certainement un prêtre, puisqu’ils sont arrivés au Japon au 17ème siècle, avec leur foi mystérieuse, mais qu’embrasse rapidement une partie des Japonais. Et il y a fort à parier que N et Bemlar se connaissent très bien…
Bien sûr, il n’est nulle question ici de vous donner envie de regarder toute la série, quoique. Elle reste assez lamentable aussi bien en termes de réalisation que surtout de scénario, globalement. Mais cette scène m’a subjugué, m’a tellement surprise que j’en viendrais presque et très personnellement à excuser la médiocrité de tous les épisodes précédents, maintenant que la pensée des scénaristes est enfin plus claire pour moi. Mais est-ce suffisant ? A vous d’en juger.
Il y a longtemps, très longtemps, dans un lointain royaume merveilleux, celui de notre enfance, Le Petit Ménestrel était une édition notamment de cassettes audio qui nous comptaient les merveilleuses histoires de fées de notre enfance ; Alors qu’en réalité, c’est que des histoires de cul ou presque, mais bon, quand on est enfant, on ne s’en doute pas encore. Mais bref, passons.
Cendrillon, La Belle au Bois Dormant, les fables de La Fontaine, etc. tout ça était disponible avec un petit livre et une cassette audio à écouter au coin du feu avec maman. Si vous n’avez pas connu cette douce époque, loin des traders de Wall Street et des fanatiques de Daesh, vous trouverez quelques infos sur cette page WikiPédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Petit_M%C3%A9nestrel
Mais voilà, vers la fin des années 80, la star, c’est plus La Fontaine ou que sais-je quels ringards. Non non non, c’est Mario ! On joue Mario, on vit Mario, on mange Mario, on boit Mario, on dort Mario, on ch.. bref, vous m’avez compris. Alors, malin comme un pinçon, qu’a fait notre Petit Ménestrel ? Ben tiens, il est allé voir Mario et son frère bien sûr !
Et je vous laisse découvrir au audio le fruit de cette rencontre un peu improbable ! Cela vaut un coup d’oreille. Ah, Princesse, que l’on aime vous entendre crier 😉
La première face de cette aventure :
Merveilleux, n’est-il pas ? Entre ça et les jeux Mario sur CDI, y’a pas à dire, en effet Nintendo a toujours veillé sur la qualité de l’usage de ses licences. Ahem..
Sur ce, allez, bonne nuit les enfants ! Et mangez pas trop de champignons – Winners don’t use drugs.
Philippe Dubois « Prez »
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